Église Notre-Dame-de-l’Assomption

Elle est aussi appelée église Saint-Thibaud. L’abbaye aurait été fondée au début du XIIe siècle par Guy et Raoul de Scorailles à leur retour de la croisade d’où ils auraient ramené les chefs de saint Côme et saint Damien. Elle est située sur un promontoire dominant la vallée de l’Auze. L’abbaye de religieuses a été une abbaye royale. L’abbesse était nommée par le roi.
Au VIIe siècle, Tillon, né vers 610, un jeune fils d’un chef saxon battu par Clotaire II, vers 622, est vendu comme esclave. Après avoir été acheté par saint Éloi il a reçu une éducation chrétienne à l’abbaye de Solignac. Il suivit en 640 saint Éloi quand il fut nommé évêque de Noyon et de Tournai pour évangéliser les Saxons. Il se retira en 659 comme ermite à Brageac où il aurait fondé une abbaye. Il est revenu près de Solignac, au Vigen, en 697. Il serait mort en 702 à Solignac. Il est vénéré sous le nom de saint Till ou saint Théau. L’abbaye aurait été détruite en 732 par les Sarrasins.

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L’église dédiée à Notre-Dame-de-l’Assomption, à saint Côme et saint Damien a été construite près de la cellule de saint Till, entre 1151 et 1174, par Matfred de Scorailles, doyen du monastère Saint-Pierre de Mauriac. Étant donné que saints Côme et Damien sont patrons de chirurgiens et de pharmaciens, cette église abbatiale est devenue, au Moyen Âge, un haut lieu pour les grands médecins français.
Selon l’affichage dans l’église, sa cloche serait la plus ancienne du Cantal, et porte une inscription : « IHS • MA • SANCTAM MANTEM SPONTANNAM HONOREM DEO – L’AN MCCCCLXVI (Âme Sainte, toujours dévouée pour l’honneur de Dieu, 1466), M.H. 30.6.1908 »

La Gallia Christiana écrit que Gilberte Aultier de Villemontée, abbesse de 1679 à 1716, « refit le chœur et la nef de l’église tombée de vétusté ». Cette reprise a consisté à refaire la tribune où se tenaient les dames et les grandes arcades et les voûtes d’arêtes des bas-côtés. Au XIXe siècle, il n’y avait qu’un lambris pour la nef. En 1847, on constate que l’église est en mauvais état. Aussi on entreprend des travaux de restauration en 1863 après son classement comme Monument historique en 1862. La nef comptait quatre travées jusqu’en 1863 et n’en compte plus que trois.

Absidiole gauche
Nef et chœur
Chapiteau orné de cerfs broutant un arbuste
Chefs de saint Côme et saint Damien, patrons de la paroisse de Brageac
Abside romane

Ermitage de Saint Til

Vers l’an 635, sous le règne de Dagobert Ier, le sort des armes fait tomber entre les mains des Francs un noble saxon nommé Tillo3.

Saint Eloi rachète le jeune Saxon, l’affranchit en présence du roi, l’initie au christianisme et le fait entrer à l’abbaye de Solignac qu’il avait fondée en Limousin3.

Tillo (ou Til) demeure quelque temps à Solignac avant de recevoir d’Éloi la mission de se rendre en Gaule Belgique pour convertir à la religion chrétienne les Suèves et les Frisons qui s’étaient établis sur les bords de la mer dans les environs d’Anvers3.

Après avoir consacré une partie de sa jeunesse à cet apostolat, il rentre à Solignac dont il devient le second abbé1,3.

Vers 659, Til se retire pour mener une vie d’ermite : il établit sa cellule dans les gorges désertes de la vallée d’Auze, dans ce que l’on appelle aujourd’hui la Grotte de Saint-Til1,3,4, là où se trouve maintenant Brageac.